Dans le langage vernaculaire haïtien, on dit souvent que « vwazinaj se
fanmi ». Pourtant, certains voisins ne voient que leurs intérêts
personnels. Et quand ceux-ci sont menacés ou lésés « vwazinaj pa fanmi
», le voisin devient automatiquement ennemi puisqu’on l’empêche de
manger à satiété. Le pont commercial entre Haïti et le « vecino » a été
coupé, ce qui provoque un chantage qui semble aussi affecter tous les
Haïtiens de l’autre côté de la frontière.
Le vendeur de rue haïtien et créateur du jingle Palito de coco, Roman Dorléan, se trouve aujourd’hui dans l’œil d’un tourbillon en République dominicaine. Son
Le vendeur de rue haïtien et créateur du jingle Palito de coco, Roman Dorléan, se trouve aujourd’hui dans l’œil d’un tourbillon en République dominicaine. Son
manager, Oliver Peña, l’a abandonné après toutes les promesses de
contrats qu’il eut faites au ressortissant haïtien dont la popularité a
transcendé les océans avec sa création musicale. Un jingle est une
courte musique utilisée pour supporter une publicité autour d’un produit
offert aux consommateurs. C est aussi un thème musical qui sert à
introduire une émission à la radio et à la télévision.
L’auteur de Palito de coco confronté à de graves difficultés
La
situation de Roman Dorléan va de mal en pis, puisqu’il n’a reçu aucune
gratification du soi-disant manager, d’après les déclarations de
celui-là. Considérant les dispositions légales prises par la République
dominicaine vis-à-vis des Dominicains de descendance haïtienne et des
haïtiens vivant au pays voisin, Roman Dorléan, privé de statut légal au
pays d’accueil, risque d’être déporté sous peu vers Haïti.. C’est une
disposition qui sera adoptée pour empêcher que l’auteur de Palito de
Coco prenne des actions légales contre le manager.
M. Peña
déclare qu’il va lui-même traduire Roman Dorléan en justice pour des
déclarations que celui-ci a faites, à travers un interprète, à
l'émission télévisée « La Super Revista » qu'anime Domingo Bautista,
l’accusant d’avoir fait main mise sur tout ce qui devrait lui revenir de
droit. Pourtant, Roman Dorléan n’a même pas un « adoken » pour manger,
voire de quoi payer les services d’un avocat ou les frais de
dédommagements. Beaucoup de Dominicains et même des Haïtiens se moquent
de Roman Dorléan en se basant sur la qualité de l’espagnol qu’il
utilise comme langue de communication à travers son jingle Palito de
Coco, qui n’est pas académique. L’usage de l’argot (slang-langage / le
jargon des rues) s’observe chaque jour dans la musique hip - hop / rap
américaine et le monde ne se montre pas aussi sévère envers les
chanteurs hip-hop / les rappeurs.
L’interprétation et la
diffusion de Palito de coco, à travers les stations de radio / de
télévision en République Dominicaine et dans le monde, devraient lui
valoir des royalties et allocations, aussi petits que ces bénéfices
puissent être. Le jeudi 7 novembre 2013 à 4 h 30 p.m., j’ai
personnellement surpris la station de radio WSKQ, émettant sur la
fréquence 97.9 FM à New York, diffusant Palito de Coco dans son
intégralité. La diffusion a été suivie de commentaires positifs, et le
personnel de la radio se réjouissait. N’est-ce pas là un signe
confirmant la transcendance de Palito de coco? Tout le monde parle de
Palito de Coco sans vraiment considérer le côté légal touchant les
bénéfices qui reviennent de droit à Roman Dorléan, le créateur de
l’œuvre.
À qui la faute?
Il faut dire
que c’est Oliver Peña qui avait permis de découvrir Roman Dorléan. On
devait s’attendre à une volte-face du manager puisque le vendeur de
Palito de coco, devenu chanteur, ne comprend pas les règles du jeu
concernant le business légal de la musique. L’on se demande aussi si
l’ex-manager avait les qualités que requiert ce titre. N’était-il pas à
son coup d’essai ? Cela ne laisse point de doute quand on constate que
la création musicale de l’Haïtien n’a pas été copyrightée. Telles
auraient dû être les premières démarches du manager. Roman Dorléan n’a
aucun droit d’auteur lui permettant de bénéficier des redevances que
stipule la loi.
Il ne faut pas trop blâmer le manager. Le
créateur de Palito de Coco gérait plutôt le vedettariat que lui avait
octroyé le jingle. Son entourage a changé le décor de son univers pour
mieux exploiter son talent et bénéficier du succès de Palito de coco. On
lui fait porter des lunettes noires et on le rhabille, lui donnant
l’apparence d’une vraie super étoile. Ses sens physiques l’ont
grandement trompé. De jolies dames s’alignaient à la file indienne pour
obtenir son autographe. Cela suffit pour que le vendeur devenu chanteur
fasse confiance à son entourage dominicain, sans réserve. Il ne
comprend rien de rien.
D’après les déclarations d’Oliver Peña,
Roman Dorléan était logé, nourri et blanchi. Aujourd’hui, le « chanteur
haïtien » est sans abri. Il déclare qu’il n’a jamais reçu un sou de
l’ex-manager, qui dit avoir eu 150 offres de contrats / prestations un
peu partout, y compris aux Etats-Unis. Peña lui avait aussi promis
d’entrer à un studio d’enregistrement à New York pour enregistrer et
produire un CD de Palito de coco. Le nouveau chanteur a déclaré qu’il
crève de faim et il se dit complètement fauché. L’artiste faisait croire
que ses avocats s’occupaient de toutes ses affaires légales, incluant
la régulation de son statut en territoire voisin, d’après ce que lui
avait confié le manager. Belle promesse vide!
Roman Dorléan « Palito de coco » entre deux mondes inconnus
L’histoire
de Palito de coco est connue de tous les Dominicains. Il y en a parmi
eux qui supportent les revendications du vendeur-chanteur de Palito de
coco et dénoncent l’injustice dont l’Haïtien est victime. Pourtant,
d’autres veulent qu’il soit déporté au plus vite. D’autres encore, pour
justifier leur position contre Roman Dorléan « Palito de coco »,
soutiennent qu’il n’y a rien d’anormal si les Dominicains interprètent
son jingle puisque certains orchestres haïtiens interprètent les
chansons dominicaines sans autorisation. Ils soulignent aussi le fait
que certaines stations de radio en Haïti diffusent de la musique
dominicaine sans respecter les droits d’auteur de ces artistes
dominicains. Certains mécontents dominicains arrivent même à qualifier
d’ingrats tous les Haïtiens. Ce ne sont que des points de vue de
quelques citoyens dominicains, utilisés pour essayer de nous faire
réagir sur un fait sans fondement, donc injustifiable.
Qu’en
disent les organisations / les sociétés établies en Haïti préposées à la
défense des droits d’auteur et de la protection de la propriété
intellectuelle des artistes / écrivains haïtiens ? Puisque le créateur
de Palito de coco n’a ni manager, ni promoteur aujourd’hui, le champ est
libre aux pirates, toutes catégories confondues. Les sociétés
haïtiennes de défense des droits d’auteur doivent prendre les choses en
main pour aider le compatriote avant qu’un autre « vecino » intervienne
et accapare ses droits. Elles doivent relever ce défi et prouver leur
crédibilité. Le chanteur-député Gracia Delva, responsable de la section
culturelle au Parlement haïtien, doit prouver sa compétence en aidant à
trouver une solution à la crise que confronte Roman Dorléan « Palito de
coco », qui est un Haïtien pure essence, nèg Nago nèg Dahomey comme
nous.
Roman doit copyrighter son œuvre et s’inscrire aussi à la
SACEM pour devenir membre de cette société qui s’occupe des droits
d’auteur à l’échelle internationale, depuis des décades. SACEM veut
dire Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique. J’ose
croire que l’auteur du jingle Palito de Coco pourra rebondir s’il trouve
quelqu’un capable de le guider dans la bonne direction. Le succès de
Palito de coco de Roman Dorléan ne profite qu’aux voisins dominicains,
particulièrement aux orchestres qui l’interprètent. C’est dans le
malheur qu’on reconnait les vrais patriotes. L’Haïtien doit aider son
compatriote, sans considération de classe, de sexe, de couleur,
d’appartenance religieuse ou politique. L’Union fait la force. J’y crois
!
robertnoel22@yahoo.com
Source : RTVC
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