Gazzman Couleur |
Le succès d’un groupe musical dépend de sa créativité et d’une bonne
promotion de son œuvre. Personne n’ignore que le nouveau CD de Disip est
d’une bonne facture. Cependant, il ne lui confère pas la position que
ses fans auraient souhaitée. Le groupe Klass a rendu la tâche et les
possibilités d’un grand succès plus difficiles pour Disip avec la
sortie de son album « Fè l vini avan ». Personne ne doute du succès fou
de Klass, qui vient de brouiller les cartes et hisser très haut la barre
de la compétition. Et le CD « Rezilta » du groupe Zenglen bien que
refroidi aujourd’hui, gène Disip dans ses démarches. Le CD de Nu Look « I
Got This » fait aussi réfléchir Gazzman Couleur. Certains mélomanes
apprécient et valorisent le nouvel album de Disip, mais ne peuvent
s’expliquer la raison affectant l’évolution de ce
groupe. http://radiotelevisioncaraibes.com
Le disque de Disip « Viktwa » est d’une bonne facture
J’ai
auditionné le nouveau disque de Disip dans son intégralité pour la
énième fois, et je pense qu’il est de très bonne qualité, mais cela ne
suffit pas pour lui garantir un grand succès. Deux chansons du CD de
Disip me touchent profondément . Ce sont « Poukisa » et « Madan m mwen
te mèt pa bon », sans qu’elles ne décrivent ma situation. Je l’avais
avoué dès la sortie du disque. Les responsables de Disip doivent assurer
une bonne promotion du CD et produire une vidéo de qualité tant au
niveau du fond que de la forme. Un message doit être présenté à travers
le visuel. Cela devrait être fait immédiatement après la sortie du
disque. Il devient plus difficile aujourd’hui, mais le temps perdu peut
être rattrapé. Je note une certaine indolence des responsables du
groupe. Cela est probablement dû à l’effet de la crise économique
mondiale.
Je remarque que le groupe Disip joue mieux en live
aujourd’hui. Sa prestation au club Amazoura le 30 novembre dernier en
est un témoignage vivant. Il avait partagé la scène avec Carimi et
Klass. Cela n’empêche que certains doutent encore de ses possibilités
d’accéder à la première position sur l’échiquier musical haïtien.
Personne n’ose le placer avant Klass, Zenglen et Nu Look, pour ne citer
que ces groupes de même format que Disip. « Chay la lou » pour Disip.
Même ses fans ne peuvent l’aider à renverser la vapeur. Le succès de
Disip dépend en grande partie de lui, de même qu’il sera responsable de
son échec, un fait que nous ne souhaitons pas. Pour changer la donne,
Disip doit prendre des dispositions administratives qui lui permettront
d’avancer et d’arriver près du sommet.
La popularité de Gazzman Couleur ne garantit pas le succès de Disip
Le
plus grand problème de Disip demeure la façon dont les responsables
entreprennent leur business. Il faut bien qu’ils varient leur modus
operamdi. Et, Gazzman « Couleur » Pierre doit se mettre en tête que sa
popularité ne suffit pas pour le propulser au haut de l’échelle de la
compétition, qui de jour en jour devient plus difficile. Il a de fortes
chances pour réussir dans ses démarches, mais il faut qu’il change le
décor, bien que les gens pensent que le conseil d’administration de
Disip n’a pas la vision que requiert la compétition dans cette industrie
musicale.
On ne peut empêcher Gazzman de lancer ses slogans,
mais la polémique infantile qu’il veut embrasser peut l’étrangler et
enterrer Disip graduellement. Auteur de l’article : Robert Noël. Il
semble que Gazzman n’établit pas la différence entre polémique et
compétition. Ses amis proches doivent l’aider à comprendre que la
polémique diffère de la compétition. La compétition se fonde sur
l’essence musicale tandis que la polémique est axée autour de la
trivialité. Seule l’essence musicale pourra l’aider à se mesurer aux
groupes comme Klass, Zenglen et Nu Look qui appartiennent à son monde et
qui ont la même structure que Disip.
Le chanteur vedette de
Disip doit accepter les critiques pour changer ce qui peut l’être afin
de présenter une meilleure image de lui-même et de son groupe, et cela
tant au niveau musical que d’administration. Son manager, Patrick
Fabre, doit faire preuve de professionnalisme quand il réagit avec les
promoteurs et le public. Il faut aussi qu’il fasse appel à la raison
pour ne pas entraver l’évolution de Disip. Gazzman doit se rappeler
qu’un manager ti-zanmi n’a pas les mêmes intérêts que lui au sein de
Disip. Si le groupe échoue, le monde va certainement blâmer Gazzman
Couleur et non le manager qu’il a embauché. Faut-il bien que le
chanteur se souvienne que le manager travaille pour les musiciens et non
le contraire. Le manager doit envisager le bien-être de la collectivité
et non seulement celui du fondateur de l’orchestre et le sien.
Les giggers « musiciens per diem » méritent mieux
Gazzman
n’arrive pas à réaliser que le problème de Disip ne réside pas au
niveau musical mais plutôt de l’incompétence du manager. D’ailleurs, le
départ de Felder Antoine est lié à la mauvaise gestion du groupe. Malgré
la gratification monétaire qu’il a reçue pour le convaincre à rester au
sein de Disip, il a déserté sans dire au revoir à ses proches et
collègues musiciens, pour s’intégrer au sein de T-Vice. Il a empoché
l’argent, et sans regrets il s’est séparé de Disip. Son nouveau groupe
lui offre un meilleur salaire et de plus grands bénéfices.
Felder
caressait cette idée de séparation depuis le début de l’année 2013,
mais Gazzman et le manager Patrick Fabre ne le savaient pas. Pourtant,
je l’avais annoncé dans un de mes articles, mais Gazzman ne pouvait le
croire. N’avais-je pas dit : je souhaite que Felder Antoine n’abandonne
pas l’équipage en haute mer, puisque Gazzman se repose fortement sur
lui. Cela est si vrai, qu’il le nomma maestro de Disip pour l’encourager
à continuer la route avec l’orchestre. Je crois que Felder est chrétien
comme Gazzman Couleur, mais « tout bèt jennen mòde di ». Les vrais
amis sont rares.
Gazzman a bien appris sa leçon, que faut-il
lui donner ? Un bonbon, non, non dit le public. De bons conseils lui
feraient beaucoup plus de bien et lui remonteraient le moral pour qu’il
continue à lutter. La vie n’est pas vraiment rose et blanc. Le chemin
est encore jonché d’épines. Les musiciens de Disip méritent une
augmentation de salaire et un bonus après le bal d’Amazura qui a valu au
groupe un cachet dépassant $9,500 U.S, sans taxes (Enfòmasyon vant
bèf). Disip peut maintenant s’acquitter de ses dettes.
Les
giggers « musiciens per diem » doivent être traités différemment. Du
train que va le business de cette formation musicale, il arrivera un
temps où Sexy Beef, l’actuel bassiste, sera obligé de se séparer de
Disip une nouvelle fois puisque le groupe ne pourra plus satisfaire ses
demandes. Et ce sera le plus grand coup de massue que Gazzman aura reçu
de sa carrière. Disip doit rebattre les cartes, s’il veut survivre le
tsunami qui s’annonce déjà dans l’industrie musicale haïtienne.
Gazzman doit se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Il ne me reste
qu’à souhaiter bonne chance à Gazzman Couleur Pierre et au groupe Disip.
Courage!
robertnoel22@yahoo.com
Source : RTVC
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