samedi 21 décembre 2013

L’écrivain prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, victime de la pyromanie dominicaine

De l’autre bord de la Perle des Antilles, les livres paient pour leurs auteurs et non les auteurs qui acquittent de leurs livres. C’est le cas à Santiago, deuxième ville de la République dominicaine, où les livres de l’écrivain et Prix Nobel de Littérature Mario Vargas Llosa, étaient l’objet de vengeance : Brûler les livres jusqu’aux charbons, c’est juste une réponse donnée à Vargas, suite à son article publié contre la résolution du Tribunal Constitutionnel dominicain qui dépouille la nationalité dominicaine aux dominicains d´origine étrangère, spécialement
haïtienne.

Juste un mot comme tant d’autres mots pour élargir les plaies, quand l’écrivain victime de la République Pyromane, a déclaré dans son texte que la décision du TC est de caractère Naziste. Le miroir des singes est grand quand l´histoire répète l’histoire. En 1930 á 1945 les Nazis ont brûlé les livres d´auteurs juifs et en 2013, plus précisément le 13 novembre, quelques nationalistes dominicains incinèrent ceux de Vargas. Comme les cendres sont insuffisantes pour étancher leur colère patriotique, ils ont déclaré Persona Non Grata à l´homme de plume et son fils. Si l´auteur est Grata pour le Globe, il ne l´est plus pour la République dominicaine, malgré sa riche biographie.

Mario Vargas Llosa est né Arequipa, Pérou, le 28 Mars 1936 ; écrivain péruvien qui depuis 1993 possède également la nationalité espagnole. L’un des romanciers et essayistes contemporains qui se trouvent sur la cime    des Belles Lettres. Sa consistante trajectoire lui a valu de nombreux prix, parmi lesquels : le Prix Nobel de Littérature 2010, le Prince des Asturies des Lettres en 1986, entre autres. Depuis 2011, il a reçu le traitement protocolaire du Seigneur Très Illustre pour être Marquis. Dans son catalogue on peut citer quelques œuvres : El Héroe Discreto (2013), El Sueño del Celta (2010), La Fiesta del Chivo (2000), Pantaleón y las Visitadoras (1973), Conversación en La Catedral (1969), Casa Verde (1965), La Ciudad y los Perros (1963), Los Jefes (1959) et autres.

Son roman La Fiesta Del Chivo (La fête du Cabris) relate les faits réels du régime dictatorial de Rafael Leonidas Trujillo, père de l’Antihaitinisme en République voisine; c’est l’une des œuvres adaptée et mise au septième art.

Si la persécution voyage de très loin et de très haut pour pulluler des victimes d´outres mers, quel avenir pour les écrivains qui habitent dans la bouche du lion ou á rebord, prétendant dénoncer les injustices faites aux faibles ? Taisez l’encre ! Dans cette optique plutôt collective qu´une culte à la personnalité, on se souvient d´un paragraphe de la préface de Renald Luberice, d´un bouquin de poésie titré Orgasme de ma Voix. L’auteur est le digne héritier de cette terre de poètes perdus. Terre d’ancêtres perdus, terre d’ancêtres pendus. Terre perdue dans la mer des caraïbes, ancêtres et poètes perdus dans les vagues nauséabondes du commerce triangulaire.

Il n’y pas de grande différence entre la mort d’un être et les cendres d’un livre. Les africains disent souvent qu’un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle. Ce poète allemand (1797-1856), lui même n’y va pas à quatre chemin, disant que : " là où on brûle les livres, on arrive par brûler aussi les êtres vivants " (Heinrich Heine).

Marckenson Jean-Baptiste

Source : RTVC

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